On l’appelle « le tueur silencieux », cette équipe de cardiologues de la Florida Atlantic University (FAU) révèle que sa prévalence ne cesse d’augmenter et appelle ses collègues, professionnels de santé, à mieux détecter chez leurs patients l'hypertension non contrôlée. De nouvelles données, publiées dans l’American Journal of Medicine, qui incitent les professionnels à un contrôle systématique de leurs patients, et les patients à risque à une auto-surveillance quotidienne.
C'est l'une des affections les plus courantes et les plus graves mais les moins détectées : les maladies cardiovasculaires sont la principale cause évitable de décès prématuré et d'invalidité, dans le monde. Les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les maladies cardiovasculaires sont responsables de plus de 10 millions de décès dans le monde. Or, l'hypertension artérielle (HTA) non contrôlée est un facteur de risque majeur d’AVC et de crise cardiaque.
» Ce vieux « tueur silencieux » est toujours bien vivant «
L’un des auteurs principaux, le Dr Stacy Rubin, professeur de médecine au Schmidt College of Medicine de la FAU sensibilise ainsi ses collègues : « les professionnels de santé doivent savoir que l’hypertension non contrôlée est l’une des pathologies les plus courantes, les plus graves et les plus fréquentes chez leurs patients. Ils doivent systématiquement contrôler la tension artérielle chez leurs patients et doivent garder à l’esprit que la mort cardiaque subite représente 50 % des décès de maladie cardiovasculaire et constitue le premier événement symptomatique dans environ 25 % des cas « .
Pour 76 % des patients victimes d’AVC, le premier symptôme est l’AVC lui-même
Le contrôle de l’hypertension est un moyen efficace et simple à réaliser. Pourtant
- seuls 54 % des patients sont conscients de leur HTA ;
- parmi ces patients, seuls 50 % seulement bénéficient d’un traitement.
- 21 % sont activement et régulièrement contrôlés.
Un petit rappel des directives : des recommandations ont été élaborées dans de nombreux pays du monde et toutes soulignent la nécessité d’un contrôle régulier. Selon les dernières directives de l’American Heart Association (AHA) et de l’American College of Cardiology (ACC), les personnes en bonne santé devraient avoir une pression artérielle systolique de 130 millimètres de mercure (mmHg) ou moins et une pression artérielle diastolique de 80 mmHg ou moins.
Un petit rappel de la prévalence élevée de l’HTA : l’hypertension touche environ 45 % de la population adulte des pays riches. Le syndrome métabolique, qui comprend une adiposité centrale, des triglycérides élevés, un faible taux de cholestérol des lipoprotéines de haute densité, une glycémie à jeun élevée et une hypertension, constitue un autre défi clinique mais associé à l’HTA. Car le syndrome métabolique est aussi un facteur de risque majeur de crise cardiaque et d’AVC, rappellent les chercheurs.
Des traitements efficaces sont disponibles : pour les patients atteints du syndrome métabolique, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine ou de l’ECA ou leurs médicaments de nouvelle génération plus puissants, les bloqueurs de récepteurs, sont documentés comme efficaces. Ces médicaments ont montré en effet des effets de réduction des crises cardiaques, des AVC mais aussi des maladies rénales, une autre complication majeure de l’HTA non traitée.
Les changements de mode de vie sont aussi efficaces : perdre du poids en excès, être plus actif physiquement et réduire la consommation de sel, sont autant de mesures bénéfiques pour la gestion de la tension artérielle. Pour les personnes dont la tension artérielle est supérieure à 130/80, une combinaison de changements de mode de vie et de médicaments permet de contrôler à nouveau la tension artérielle de manière sûre et efficace.
Sensibiliser les professionnels de santé et les patients à la lutte quotidienne contre l’HTA : « Les professionnels de santé devraient conseiller à leurs patients à risque de vérifier leur tension artérielle chaque matin et chaque soir ».
Source: The American Journal of Medicine 30 July, 2024 DOI: 10.1016/j.amjmed.2024.07.005 NEW CLINICAL CHALLENGES IN HYPERTENSION MANAGEMENT
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