CA-125, une protéine déjà connue pour prédire la récidive du cancer de l'ovaire, pourrait également être la base d’un test de dépistage, selon cette étude de l’Université du Texas MD Anderson Cancer Center. Ces nouvelles données, publiées dans la revue Cancer et déjà présentées à l’ASCO, suggèrent qu’un test sanguin tout simple pourrait détecter le cancer de l'ovaire à un stade précoce, un véritable défi puisque plus de 70% des femmes atteintes sont encore diagnostiquées à un stade avancé.
CA-125 a déjà une longue histoire. C'est déjà un chercheur du MD Anderson Cancer Center qui, dans les années 1980, avait découvert la valeur prédictive de la protéine, pour la récidive du cancer de l'ovaire. Ici, les chercheurs montrent comment CA-125 est également biomarqueur du développement du cancer, avec la limite que ses niveaux peuvent aussi augmenter pour d'autres raisons que le cancer de l'ovaire, ce qui induit un risque de faux positifs.
Le Dr Karen Lu, professeur et président du Département d'oncologie gynécologique, auteur de l'étude qui travaille sur la question depuis de longues années reconnait ne pas avoir trouvé mieux que CA-125 pour la détection précoce de la maladie. Son étude prospective, de 11 ans, menée auprès de 4.051 femmes en bonne santé, post-ménopausées, âgées de 50 à 74 ans et sans antécédents familiaux de cancer du sein ou de l'ovaire a regardé la valeur prédictive et la spécificité de CA-125 (risque de faux positifs) dans la détection du cancer de l'ovaire. Les participantes ont suivi, au départ de l'étude, puis régulièrement au cours du suivi, des tests sanguins pour évaluer les niveaux de CA-125.
85 participantes, soit 3%, ont été jugées à haut risque, et ont été suivies par un gynécologue oncologue. Parmi ces femmes, 10 ont été opérées, 4 avaient un cancer invasif de l'ovaire, 2 un cancer moins invasif, 1 un cancer de l'endomètre et 3 des tumeurs ovariennes bénignes.
· La valeur prédictive du test s'élève à 40%,
· sa spécificité à 99,9%
· seuls 2 cancers qualifiés de « limites » n'ont pas été détectés.
Alors que les niveaux de CA-125 ne sont associés qu'à 80% des cancers de l'ovaire, les chercheurs vont maintenant mener des recherches pour associer à CA-125 d'autres biomarqueurs afin de développer d'autres tests qui couvrent mieux l'ensemble des cancers de l'ovaire. Ainsi des résultats sur plus de 200.000 femmes sont attendus pour 2015.
Source: Cancer (Visuel@ Fujirebio Diagnostics) via MD Anderson CA-125 change over time shows promise as screening tool for early detection of ovarian cancer, MD Anderson study finds