En identifiant ces biomarqueurs du risque de suicide, ces chercheurs de l’Université de l’Indiana songent déjà au développement d’un test sanguin, capable de détecter les victimes de pensées suicidaires. Leur recherche, publiée dans l’édition du 20 août de la revue Molecular Psychiatry, montre que les biomarqueurs identifiés ont bien été trouvés à des niveaux plus élevés dans le sang de patients souffrant de troubles bipolaires avec pensées suicidaires ainsi que chez des personnes qui s'étaient suicidées. Ces conclusions restent cependant à confirmer sur un plus grand nombre de patients.
C'est néanmoins une première preuve du concept d'un test d'alerte précoce du risque de suicide, un risque extrêmement complexe à détecter que ce soit par les professionnels ou l'entourage.
Car ici, l'équipe a suivi, durant 3 ans, un groupe de patients à trouble bipolaire, avec prélèvements sanguins tous les 3 à 6 mois et analyses génétiques de ces prélèvements. Ils identifient un marqueur, une protéine, SAT1 et une série d'autres associées à des pensées suicidaires (Voir schéma ci-contre), vérifient cette signature génétique sur des victimes de suicide et en confirment une partie sur ces victimes ainsi que d'autres patients hospitalisés pour tentative de suicide (TS).
Des marqueurs qui reflètent un risque élevé imminent, mais pourraient être des marqueurs de risque à long terme, concluent les auteurs. Principale limite, tous les sujets étaient des hommes. Il reste donc à confirmer ces marqueurs sur par des études plus larges. Mais, si cette signature biologique venait à être confirmée, ajoutée aux autres outils, interviews, tests et critères sociodémographiques, un tel test contribuerait à détecter de nouvelles personnes à risque de TS et à sauver des vies.
Source: Molecular Psychiatry 20 August 2013 doi:10.1038/mp.2013.95 Discovery and validation of blood biomarkers for suicidality open
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