Quels sont les effets psychologiques des tests génétiques pour le risque de gain de poids ? Cette étude de l’University College London montre que de tels tests ne vont pas empêcher les efforts de contrôle du poids et vont même réduire le sentiment de stigmatisation des personnes en surpoids. Ces conclusions, publiées dans le Journal of Genetic Counseling, révèlent même un certain enthousiasme des patients à l'idée de recevoir les résultats du test génétique. En synthèse, savoir n’empêche pas de vouloir « lutter contre sa biologie ».
De précédentes études ont mis en avant les facteurs génétiques de surpoids et d'obésité avec le rôle particulier de certains gènes, comme FTO dont l'une des variantes est associée à un risque plus élevé de prise de poids. Ainsi, les héritiers de 2 variantes de ce type présentent un risque accru de 70 % d'obésité vs ceux qui présentent la variante de FTO associée à une moindre prise de poids. FTO est donc un « bon » marqueur génétique du risque d'obésité et pourrait donner lieu au développement d'un test. Mais un tel test serait-il profitable à ses usagers? Un test basé sur FTO permettrait-il une plus grande motivation à la perte de poids ou au contraire pourrait-il décourager? Si le régime alimentaire et la pratique de l'exercice comptent pour une large part du contrôle du poids, le test entraîne un certain fatalisme.
Mais savoir n'empêche pas de vouloir: Le Pr Jane Wardle de l'UCL a mené une étude, sur 18 bénévoles volontaires, hommes et femmes, représentatifs d'un éventail de poids allant de l'insuffisance pondérale à l'obésité. Elle constate que ces bénévoles sont d'abord très enthousiastes à l'idée de recevoir les résultats du test génétique. Particulièrement ceux qui doivent lutter contre la prise de poids, qui se déclarent alors soulagés d'une partie du stress émotionnel attaché au contrôle de leur poids et d'une partie de leur sentiment de stigmatisation. Aucun des participants n'objecte, à l'idée ou à la réception des résultats du test génétique, aucun ne déclare qu'il ne pourra désormais plus rien faire pour son poids.
Des résultats encourageants au développement d'un tel test qui finalement apporterait une meilleure connaissance de la susceptibilité biologique au médecin comme au patient, dédramatiserait sans contrecarrer les efforts de contrôle du poids. D'autant que le statut FTO n'explique qu'une faible partie de la propension à la prise de poids.
Source: Journal of Genetic Counseling July 2013 10.1007/s10897-013-9628-9 ‘Battling my Biology': Psychological Effects of Genetic Testing for Risk of Weight Gain (Visuel@ Yale Rudd Center for Food Policy & Obesity)
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