Un test d'urine développé par une équipe de l’Université du Michigan (UM) qui semble capable de détecter de manière précoce le risque de cancer de la prostate. Un outil précieux qui permettrait, en complément du test PSA, de mieux orienter les décisions de biopsie ou de traitement et d’éviter le risque de sur-traitement. Ou encore, un nouveau test génétique développé par des chercheurs de l'Université de Columbia permettant de prédire l’évolution de la maladie, mais à partir d’échantillons de tumeurs. Deux recherches, publiées dans la revue Science Translational Medicine qui visent à contrer le risque de sur-traitement des cancers de la prostate à évolution lente.
Dans la première étude : Le principe retenu par ces chercheurs de l'Université du Michigan Comprehensive Cancer Center et du Michigan Center for Translational Pathology est de détecter une anomalie génétique consistant en un gène de fusion, présent dans la moitié des cas, TMPRSS2 : ERG suspecté de causer le cancer de la prostate. A ce gène de fusion, les chercheurs ont ajouté un autre marqueur à leur test, PCA3, qui permet de rendre le test encore plus fortement prédictif.
La détection de TMPRSS2 : ERG et PCA3 permet d'améliorer la capacité de prédiction de manière significative, explique l'auteur principal, le Dr Scott Tomlins, professeur de pathologie à l'UM. Le test va permettre de décider, chez les hommes présentant un taux élevé de PSA, s'il est nécessaire de pratiquer une biopsie. La combinaison de marqueurs est issue de l'analyse des échantillons d'urine de 1.312 hommes présentant des niveaux élevés de PSA qui ont d'ailleurs poursuivi leur parcours de soins, avec une biopsie ou une prostatectomie. Les chercheurs ont pu ainsi comparer les résultats du test avec ceux de la biopsie. Le test d'urine apporte des résultats corrélés avec le degré d'agressivité du cancer, la taille de la tumeur et le score de Gleason (évaluation des anomalies cellulaires) et s'avère, à ce stade, une étape diagnostique utile avant la biopsie.
Si ce test n'est pas encore disponible, le Michigan Center for Translational Pathology travaille déjà en collaboration avec Gen -Probe Inc., pour tenter de le développer dans l'année.
Une seconde étude, publiée dans la même revue et menée par certains chercheurs de la première étude, avec des chercheurs de l'Université de Columbia, montre que l'expression de 3 gènes, FGFR1, PMP22, and CDKN1A est corrélée au score de Gleason et est donc prédictive de l'évolution de la maladie. Or, la rapidité de l'évolution du cancer de la prostate est un critère clé de la décision de biopsie et de traitement.
Le risque de sur-traitement, lié au test PSA, concerne principalement les cancers de la prostate à évolution lente. C'est en recherchant un biomarqueur du cancer de la prostate à croissance lente, et en axant leur étude sur les gènes affectés par le vieillissement cellulaire et qui jouent un rôle essentiel dans la suppression des tumeurs, que les chercheurs ont identifié ces 3 gènes.
Leur étude montre, par « Gene set enrichment analysis » (GSEA – Voir visuel ci-contre) sur 43 patients suivis durant 10 ans, que la baisse d'expression des 3 gènes prédit un développement plus agressif du cancer. De nouveaux résultats prometteurs, eux-aussi pour un test de diagnostic d'évolution, mais qui lui nécessite des échantillons de tumeurs de la prostate…
Sources:
Science Translational Medicine Aug. 3, 2011 DOI: 10.1126/scitranslmed.3001970 Urine TMPRSS2:ERG Fusion Transcript Stratifies Prostate Cancer Risk in Men with Elevated Serum PSA
Science Translational Medicine Sept 11, 2013 doi:10.1126/scitranslmed.3006408 A Molecular Signature Predictive of Indolent Prostate Cancer
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