Prolaris, c’est son nom, un nouveau test génétique développé par un groupe de chercheurs, capable de diagnostiquer la gravité du cancer de la prostate, d’évaluer le risque immédiat et donc, dans certains cas d’éviter les traitements inutiles. Présenté par l'Institut de recherche britannique sur le cancer, il livre de premiers résultats prometteurs.
Rappelons que le cancer de la prostate est le cancer de l'homme le plus meurtrier, que son agressivité est extrêmement difficile à évaluer, que le test classique de dépistage « PSA » est reconnu pour entraîner des risques de sur-diagnostic et de sur-traitement et que les complications liées aux traitement, dont la dysfonction érectile et l'incontinence urinaire sont fréquentes et très handicapantes. C'est aussi le cas en France, où le cancer de la prostate reste le plus fréquent chez l'homme avec 56.800 nouveaux cas par an et où le risque de sur-diagnostic et de sur-traitement a été récemment estimé entre 30% et 50%. Une méthode diagnostique qui permettrait d'identifier les patients qui ont besoin d'un traitement et ceux qui ont juste besoin d'un suivi serait donc extrêmement utile.
Comment fonctionne Prolaris ? Le test mesure le niveau d'activité de 31 gènes qui contrôlent la division cellulaire, ce qui apporte une mesure de l'activité des cellules nommée CCP (cell cycle progression). Le score CCP permet de déterminer si le cancer est à croissance lente ou agressif. Des niveaux élevés d'expression des gènes vont entraîner un score CCP élevé et donc évoquer une tumeur agressive.
Le score de cycle de progression cellulaire, un indicateur fiable ? Les chercheurs de l'Université Queen Mary de Londres et des Universités de Californie et du Texas ont mené plusieurs études rétrospectives pour évaluer la précision de ce test en comparaison de celle de la biopsie, auprès de plusieurs groupes de patients, suivis sans intervention chirurgicale, traités par prostatectomie radicale, et par radiothérapie. Selon le rapport du Cancer Research UK, le score CCP permet bien de distinguer les tumeurs à croissance lente des cancers agressifs et avec précision.
Le Pr Jack Cuzick, du Cancer Research UK et auteur des études précise qu'il faut encore affiner la meilleure façon d'utiliser ce test, raccourcir le délai d'obtention des résultats et préciser à quelle fréquence le test doit être répété, mais que le test Prolaris promet de pouvoir à terme permettre d'identifier les patients qui ont besoin d'un traitement urgent.
Source: Cancer Research UK November 5 2013 Prostate cancer test can spot the difference between aggressive and slow-growing tumours (Visuel Fotolia)
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