Ce test salivaire développé pour diagnostiquer l’infection au virus de l'immunodéficience humaine serait comparable en matière de précision aux tests sanguins traditionnels, selon cette étude menée par l'Institut de recherche de l'Université McGill. Il s’agit d’une méta-analyse qui a compilé les résultats d’études du monde entier, démontrant que le test OraQuick HIV1 / 2 effectué sur la salive, apporte la même précision que le test sanguin lorsqu’il porte sur des populations à risque élevé. Une étude, d’importance majeure, publiée dans l’édition du 22 janvier du Lancet Infectious Diseases.
«Les tests diagnostiques sont la pierre angulaire de la prévention, du traitement et des stratégies de prise en charge», explique l'auteur principal de l'étude, le Dr Nitika Pant Pai, chercheur en médecine à l'Université McGill. « Bien que les études précédentes aient montré que le test OraQuick HIV1 / 2 portant sur les fluides oraux est très prometteur, notre analyse est la première à évaluer son potentiel au niveau mondial. »
Le Dr Pant Pai et ses collègues ont analysé et synthétisé l'ensemble des données scientifiques disponibles dans 5 bases de données internationales. Leurs résultats montrent que le test salivaire est à 99% exact pour la détection du VIH sur des populations à risque élevé, et environ 97% sur des populations à plus faible risque.
Non invasif, sans douleur et pratique : Le test salivaire pour la détection du VIH est devenu l'un des tests les plus populaires en raison de son acceptabilité et de sa facilité d'utilisation. Il est non invasif, sans douleur, pratique et apporte des résultats en 20 minutes. «Amener les gens à se présenter au dépistage du VIH dans les cliniques publiques a été difficile en raison de la visibilité, la stigmatisation, le manque d'intimité et la discrimination. L'option l'auto-test confidentiel pourrait mettre un terme à la stigmatisation associée au dépistage du VIH».
Un outil de diagnostic puissant pour les populations à risque : Les groupes à risque élevé d'infection au VIH font face une discrimination généralisée, à la violence, à la marginalisation sociale et à un moindre accès aux services de santé. L'Onusida estime que, globalement, 90% des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes n'ont pas accès aux services les plus élémentaires en santé sexuelle. «Les tests oraux pour le VIH peuvent être un moyen puissant d'auto-contrôle pour les populations à haut risque, mais, en même temps, l'auto-test doit rester couplé à des soins de santé », précise le co-auteur de l'étude, Rosanna Peeling, Professeur à la London School of Hygiene and Tropical Medicine.
Source: The Lancet Infectious Diseases Early Online Publication, 24 January 2012
doi:10.1016/S1473-3099(11)70368-1 « Head-to-head comparison of accuracy of a rapid point-of-care HIV test with oral versus whole-blood specimens: a systematic review and meta-analysis” (visuels Orasure)
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