Ce test, déjà couramment utilisé au Royaume-Uni chez les femmes atteintes d’un type de cancer du sein à un stade précoce, permet d’évaluer le risque de récidive après le traitement. Oncotype Dx, donne un score entre 0 et 100. Les femmes qui obtiennent un score entre 0 et 10 n'auront pas besoin de chimiothérapie et celles qui obtiennent un score de 26 ou plus auront besoin d'une chimiothérapie. Les données de cet essai américain, présenté dans le New England Journal of Medicine (NEJM) et mené sur près de 10.000 participantes avec cancer du sein hormono-positif vont contribuer à guider le traitement de certains groupes de patientes atteintes de ce cancer.
Se pose la question du choix thérapeutique pour les patientes obtenant un score « entre-deux » soit de 11 à 25. Aujourd’hui ces patientes reçoivent généralement une chimiothérapie, mais cette nouvelle étude révèle des taux de survie similaires avec une chimiothérapie et une hormonothérapie et en cas d’hormonothérapie seule. Ces données pourraient donc éviter à certaines patientes de recevoir une chimiothérapie. L’étude montre que c’est tout particulièrement le cas pour les femmes âgées de plus de 50 ans.
Les chercheurs de l’Albert Einstein College of Medicine (New York), du Dana-Farber Cancer Institute de Boston, du Sunnybrook Research Institute (Toronto) et l'Université McMaster (Hamilton-Canada), ainsi que d'autres instituts de recherche américains ont mené cet essai contrôlé randomisé portant sur le traitement d'un type particulier de cancer du sein, à récepteurs hormonaux positifs, HER2 positif (protéine présente) et non propagé aux aisselles. L’étude est menée auprès de 9.719 femmes âgées de 18 à 75 ans atteintes de ce type de cancer du sein au stade précoce. Toutes ces patientes ont subi une chirurgie pour enlever autant de tumeur et ont bénéficié d’un test Oncotype Dx -portant sur 21 gènes. Les participantes ont été réparties en groupes en fonction de leur score.
- score <10 : traitement hormonal seulement (1.619 participantes)
- score > 26 : traitement hormonal + chimiothérapie (1.389 participantes)
- score médian compris entre 11 et 25 : les 6.711 participantes ont été réparties pour recevoir soit l'hormonothérapie seule soit hormonothérapie + chimiothérapie
L'hormonothérapie a été administrée pendant 5 ans en moyenne et les femmes ont été suivies pendant 9 ans. Le principal résultat était la survie sans récidive.
Chez les femmes de 50 ans et plus, à score médian, l’hormonothérapie seule est aussi efficace que la combinaison hormonothérapie + chimiothérapie : le suivi montre en effet que chez les participantes à score médian,
- l'hormonothérapie fait aussi bien que l'hormonothérapie en combinaison avec la chimiothérapie. La probabilité de survie sans récidive est identique dans les 2 options.
- 9 ans après le traitement, le même nombre de participantes dans chaque groupe de traitement survivent sans récidive (83,3% dans le groupe hormonothérapie seule, 84,3% dans le groupe combinaison).
- cet effet varie cependant selon l'âge des femmes. Pour les femmes de moins de 50 ans, il subsiste un certain avantage à la chimiothérapie.
Des données donc particulièrement pertinentes pour les femmes de plus de 50 ans qui ont un score entre 11 et 25 à ce test portant sur 21 gènes. Les auteurs suggèrent d’étudier l’intérêt de ce test dans d’autres types de cancer du sein et de discuter d'un nouveau test portant cette fois sur 50 gènes.
Source: New England Journal of Medicine June 3 2018 DOI: 10.1056/NEJMoa1804710 Adjuvant Chemotherapy Guided by a 21-Gene Expression Assay in Breast Cancer
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