Cette recherche menée à la Texas A&M University va faire avancer le diagnostic de la maladie de Lyme, ce qui va permettre de la traiter à un stade plus précoce, lorsque la bactérie est encore sensible aux antibiotiques. Les scientifiques testent la spectroscopie « Raman », une technique qui à partir de l’analyse de la diffusion de la lumière peut détecter les vibrations au niveau moléculaire, et mener au diagnostic de la maladie
La borréliose de Lyme, une maladie à transmission vectorielle, par les tiques -qui transmettent la bactérie Borrelia burgdorferi- connaît une croissance rapide, de 10% en Europe. Ainsi, en France, son incidence est estimée à 91 cas pour 100.000 personnes en 2020 vs 76 en 2019, ce qui représente plus de 60.000 cas chaque année. Les symptômes incluent la fatigue, la douleur, la perte de mémoire ou de concentration et, chez certains patients, l’arthrite inflammatoire, des douleurs articulaires, musculaires, le lupus…
La maladie de Lyme qui ne peut être traitée qu'aux premiers stades de l'infection reste difficile à diagnostiquer. Une fois que l'infection s'est propagée aux systèmes nerveux et musculaire, elle est à la fois plus difficile à détecter et moins sensible aux antibiotiques.
La spectroscopie Raman plus précise et plus efficace que le test actuel
La spectroscopie Raman se confirme ici comme un outil de diagnostic prometteur de la maladie de Lyme : les échantillons de sang de souris et d'humains infectés par l'agent pathogène sont en effet identifiés comme positifs, avec plus de précision avec le nouveau test par spectroscopie Raman qu'avec la sérologie à 2 volets, qui détecte d’abord les anticorps dirigés contre Borrelia burgdorferi puis les niveaux d’immunoglobulines IgM et/ou d’IgG produites en réponse à l’infection. Cette sérologie est aujourd’hui la seule méthode de diagnostic actuellement approuvée pour le diagnostic de la maladie.
Un test simple, peu coûteux, très sensible et très spécifique : la précision du test par spectroscopie Raman devrait permettre d’améliorer considérablement les pratiques de diagnostic de la maladie de Lyme pour les humains et les animaux soupçonnés d'avoir été en contact avec la maladie :
- pour les animaux, le nouveau test ne nécessite qu’un échantillon plus petit qui peut facilement être prélevé sur le terrain loin d'une clinique ou d’un centre vétérinaire, donc est adapté aux nouvelles pratiques vétérinaires mobiles ;
- pour les humains, les tests de spectroscopie Raman permettent de réduire considérablement le temps nécessaire pour obtenir les résultats, d’augmenter la précision du diagnostic, de réduire le coût du diagnostic et d’améliorer les résultats de santé en diagnostiquant plus tôt.
Ce test par spectroscopie Raman est en cours de validation via des essais supplémentaires. Il présente un grand potentiel prioritairement dans les régions ayant un accès plus limité aux soins et technologies de santé.
Source: Frontiers in Cellular and Infection Microbiology Oct, 2022 DOI:10.3389/fcimb.2022.1006134 Testing Raman spectroscopy as a diagnostic approach for Lyme disease patients
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