Si les tests d’urine ont déjà été envisagés dans le dépistage et/ou le suivi de certains cancers dont le cancer de la prostate et du pancréas, c’est la première fois qu’une équipe de recherche propose, à partir d’un simple échantillon d’urine et de la recherche de molécules spécifiques, de pouvoir suivre la progression d’un mélanome malin. L’équipe de l'Université Pavol Jozef Šafárik de Košice (Slovaquie) présente ici dans la revue Open Chemistry, cette technique rapide, peu coûteuse et non invasive permettant de suivre la réponse au traitement.
Avoir simplement à fournir un échantillon d'urine plutôt que de subir une biopsie douloureuse pour savoir si son cancer répond au traitement améliorerait considérablement la qualité de vie des patients atteints de mélanome malin. Ces chercheurs slovaques ont justement identifié des molécules fluorescentes dans l'urine qui pourraient permettre ce suivi non invasif. Un suivi essentiel car il permet aux médecins de vérifier et suivre la réponse au traitement. En utilisant cette nouvelle approche, les médecins pourraient demander aux patients de fournir régulièrement un échantillon d'urine qui suffirait à révéler et à peu de frais, l’évolution de la maladie.
Des biomarqueurs du mélanome malin détectables dans l'urine
Il s’agit en effet d’un groupe de molécules fluorescentes, facilement détectables dans l'urine et qui sont en corrélation avec la progression du mélanome. Ces molécules constituent une alternative aux chirurgies invasives pratiquées régulièrement pour prélever des échantillons de tissus, et aux analyses longues et coûteuses de ces échantillons.
Une première preuve de concept : ici, le rapprochement des données issues de cette nouvelle méthode de détection simple et peu coûteuse dans l'urine, des résultats d’analyse génétique permettant d'examiner les gènes impliqués dans la progression du mélanome, et des résultats des biopsies confirme une convergence et une corrélation avec le stade du mélanome, suggérant que les molécules ont un vrai potentiel en tant que biomarqueurs.
Dans le suivi des cancers de la peau, l'urine se révèle ainsi un matériel biologique prometteur pour déterminer la progression et la réponse au traitement. Avec une « méthode simple et conviviale qui peut être mise en œuvre à l'aide d'un équipement de laboratoire standard », concluent les chercheurs qui confirment :
« Non, ce n’est pas trop beau pour être vrai ! »
Source: Open Chemistry 07 Aug 2020 DOI : 10.1515/chem-2020-0143 Fluorescence biomarkers of malignant melanoma detectable in urine
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