Alors que certaines études vont à l’encontre d’un dépistage généralisé du cancer du sein par mammographie, que d’autres mettent en cause ce dépistage chez les très jeunes femmes à susceptibilité génétique élevée, cette étude de l’Université de Manchester est en faveur d’un dépistage dès la trentaine, chez les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein. Ces premiers résultats, présentés dans la revue Familial Cancer, suggèrent un taux de survie sans progression plus élevé que chez les femmes dépistées.
L'étude, toujours en cours, évalue les effets de la mammographie chez les femmes britanniques ayant des antécédents familiaux de cancer du sein, âgées entre 35 et 39 ans. Les directives recommandent actuellement que les femmes identifiées comme étant à risque accru de cancer du sein en raison de prédispositions génétiques passent une mammographie annuelle dès l'âge de 40 ans. Les femmes à risque très élevé, telles que celles présentant des mutations des gènes BRCA1 ou BRCA2, dès l'âge de 30 ans.
Les premiers résultats ont porté sur le mode de dépistage proposé à 2.280 femmes à risque élevé, sur 33 centres du Royaume-Uni. L'étude, qui devrait se poursuivre jusqu'en juin 2016, constate que,
· la majorité des centres interrogés proposent une mammographie annuelle à ces femmes à risque. Ainsi, parmi les 33 centres, le dépistage par mammographie chez les femmes de 35-39 ans à risque accru de cancer du sein a déjà été réalisé dans 27 centres et ces 27 centres ont déjà enregistré une histoire familiale sur 3 générations.
· Dans 5 centres pratiquant un suivi rigoureux de ces femmes, 47 cancers ont été identifiés, dont la moitié par mammographie. L'évaluation de ces cancers en regard de ceux rapportés dans des études précédentes chez des femmes non « dépistées » suggère que le dépistage permet la détection des cancers à stade plus précoce donc moins susceptibles de se propager au moment du diagnostic.
· Les femmes dépistées présentaient un taux de survie sans progression plus élevé que chez les femmes non dépistées, cependant, le nombre de décès par cancer du sein était trop faible pour que ce résultat soit réellement significatif.
La seconde partie de cette étude doit poursuivre l'évaluation des effets de la surveillance du cancer du sein chez ces femmes plus jeunes, à risque génétique élevé. Car les études précédentes restent contradictoires. Rappelons cette étude publiée fin 2012 sur BMJ.com qui conclut à un risque accru chez les femmes porteuse d'une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2, donc à susceptibilité de cancers du sein et de l'ovaire, qui ont été exposées aux rayonnements ionisants des diagnostics d'imagerie de la poitrine, avant l'âge de 30 ans.
Source: Familial Cancer 10.1007/s10689-013-9661-8 online June 4 2013 Mammographic surveillance in women aged 35–39 at enhanced familial risk of breast cancer (FH02)