En étant capable d’identifier, grâce à un spray fluo pulvérisé sur la sonde de l'endoscope, des changements dans l’organisation des molécules de sucre qui tapissent les cellules précancéreuses dans l'œsophage, ces scientifiques du Medical Research Council de Cambridge peuvent désormais détecter et éliminer ces cellules, avant qu'elles ne se développent en cancer de l'œsophage. Ces résultats, publiés dans l’édition du 15 janvier de Nature Medicine, ont des implications importantes pour les patients car ils peuvent contribuer à détecter de manière très précoce, le développement du cancer.
Le cancer de l'œsophage est la 5ème à 8ème cause de décès par cancer selon les pays. Le nombre de nouveaux cas détectés est en augmentation rapide et il est donc urgent de trouver les moyens de le détecter ce cancer le plus tôt possible. Or les personnes qui présentent une lésion précancéreuse connue sous le nom «d'œsophage de Barrett » sont exposése à un risque accru de développer ce cancer de l'œsophage. Au niveau de cette étape nommée dysplasie de Barrett, le cancer peut encore être prévenu par la suppression de ces cellules précancéreuses. Cependant l'identification de ces cellules est difficile car elles peuvent passer inaperçues lors d'une endoscopie ou d'une biopsie.
L'équipe dirigée par le Dr Rebecca Fitzgerald vient de découvrir un nouveau mécanisme pour identifier ces cellules de la dysplasie de Barrett en pulvérisant sur la sonde un composé fluorescent qui colle aux sucres et permet d'identifier ainsi toutes les zones anormales lors de l'endoscopie. En analysant les sucres présents dans les échantillons de tissus humains prélevés, les chercheurs constatent la présence de différentes molécules de sucre à la surface des cellules pré-cancéreuses. Leur technologie utilise des protéines de germe de blé liant le sucre, connues sous le nom de lectines, capables d'identifier les changements dans ces sucres.
«Nous avons démontré que la fixation d'une protéine de germe de blé, qui est bon marché et non toxique, permet d'identifier des différences dans les sucres de surface des cellules précancéreuses», résume l'auteur. «Couplée avec l'imagerie fluorescente à l'aide d'une caméra endoscopique, cette technique offre une nouvelle technique prometteuse d'identifier puis de pouvoir traiter les patients les plus à risque de développer un cancer de l'œsophage dès cette toute première étape. »
Source: Nature Medicine (2012)doi:10.1038/nm.2616 «Molecular imaging using fluorescent lectins permits rapid endoscopic identification of dysplasia in Barrett's esophagus”
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