En France, elle fait chaque année en France 27.000 victimes. Son incidence est en augmentation de 10% en Europe. Ce document élaboré après une réunion scientifique au Banbury Conference Center du Cold Spring Harbor Laboratory, une institution de recherche à but non lucratif (New York) discute de l’intérêt de nouveaux tests de détection de la maladie de Lyme avec l’objectif d'un diagnostic plus précoce. De nouvelles techniques, présentées dans la revue Clinical Infectious Diseases qui permettraient de gagner plusieurs semaines.
Transmise par piqûres de tiques, la borréliose de Lyme est une infection qui peut être polysystémique, avec des manifestations à la fois neurologiques et articulaires. L’incidence des infections à Borrelia burgdorferi, transmises par les tiques (en particulier Ixodes scapularis) a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie. Les symptômes incluent la fatigue, la douleur, la perte de mémoire ou de concentration et, chez certains patients, l’arthrite inflammatoire, des douleurs articulaires, musculaires, le lupus…. Pourtant la maladie de Lyme reste mal et difficilement diagnostiquée et donc parfois non traitée. Le diagnostic est complexe en particulier parce que les symptômes peuvent apparaître dans les mois qui suivent ou des années après la morsure et parce qu'ils sont polymorphes et communs à d'autres maladies. Les seuls tests de la maladie de Lyme approuvés reposent sur la détection des anticorps produits par le système immunitaire en réponse à la maladie. Or un tel test d'anticorps unique n'est pas un indicateur de maladie active, mais plutôt un indicateur d'exposition passée ou présente. La nouvelle technique présentée ici pourrait permettre de détecter une infection active par la bactérie de Lyme plusieurs semaines avant les tests actuels.
De nouveaux tests en vue ? Le principe de ces nouveaux tests est de détecter l’ADN ou les protéines de la bactérie Borrelia burgdorferi dans le sang. Au-delà de la précocité possible du diagnostic, avec ces nouveaux tests, un résultat positif dans le sang indique que l'infection est active et doit être traitée immédiatement, ce qui permet d’initier le traitement plus rapidement pour prévenir les symptômes et les problèmes de santé à long terme. « Ces tests directs sont nécessaires car vous pouvez contracter la maladie de Lyme plus d'une fois. De plus, les tests standard actuellement approuvés (par la FDA notamment) ne permettent pas de distinguer une infection en cours d'une infection en cours d'une nouvelle infection », ajoute l'auteur principal Steven Schutzer, médecin-chercheur à la Rutgers New Jersey Medical School.
Ces nouveaux tests qui détectent directement l'ADN de l'agent responsable de la maladie de Lyme sont plus précis et plus spécifiques. Les chercheurs appellent à ce qu’ils puissent rapidement être autorisés par les Agences sanitaires.
D’autant que ce principe de tests directs est déjà largement approuvé pour d'autres infections bactériennes, fongiques et virales (à staphylocoque, streptocoque, candida, grippe, VIH, herpès et l'hépatite, entre autres).
Source: Clinical Infectious Diseases 11 October 2018 DOI : 10.1093/cid/ciy614 Direct Diagnostic Tests for Lyme Disease
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